Beginner's luck ...

... or birthday luck ... (un vieux message qui date d'Avril).

En effet, hier, c'était mon anniversaire, le 23ème du nom. J'en profite pour remercier tous ceux qui y ont pensé et qui m'ont envoyé un mail ou un message (Pim, ça ne pouvait être que toi). Après seulement huit jours ici, et cinq au bureau, pas forcément évident de s'enthousiasmer pour l'évènement, et d'avoir envie de le fêter, même un vendredi soir. La moitié des stagiaires de mon bureau partaient dans l'après-midi pour Boston, dans un voyage prévu de longue date. Et puis Aline a eu vent d'un trip pour Atlantic City, pour la soirée.

Atlantic City ! Atlantic City est, pour faire court, le Las Vegas de la côte est, l'océan en plus, la tour Eiffel en moins. Le site de l'office de tourisme local dit, et je cite : "Casino gaming. Spas. World-class entertainment. Nightlife. Fine dining. Ocean. Boardwalk. Golf. Fun attractions. Fishing. Water Sports. Shopping. Any way you look at it, Atlantic City guarantees fast-paced excitement and non-stop activities". Tout un programme. Atlantic City est dans le même état que Princeton, le New Jersey, à environ 1h30 de route. L'idée était d'aller là-bas après le boulot, perdre quelques dollars pour ceux qui se sentaient en veine, et de revenir entre la nuit et le petit matin. Nous nous sommes donc retrouvés à une dizaine à 20 h sur le parking de Siemens. Cinq français, deux irlandais, deux allemands et une thaïlandaise ou pour nous présenter autrement, six stagiaires et deux employés de Siemens, et deux jeunes filles au pair.

Au volant, un irlandais mythomane et extrêmement drôle, qui nous a quand même fait quelques frayeurs par sa désinvolture au volant. A 22 h, nous entrions dans Atlantic City, qui est exactement conforme à l'idée qu'on peut se fait de Vegas. Il y fait clair comme en plein jour, et des immeubles massifs portent d'énormes panneaux éclairants ou s'illuminent les noms des Casinos. Des parkings surdimensionnés sont prêts à accueillir tous les accrocs au jeu de la côte est (ils sont gratuits pour les joueurs réguliers, sympa). L'autoroute arrive devant les casinos. Le temps de se garer, et un ascenseur nous amène directement dans le lobby d'un des casinos, le "Showboat". Plus tard nous allions visiter aussi le "Trump Taj Mahal Casino Resort", plus grand encore que le précédent, mais fonctionnellement semblable.

La salle des machines à sous

Le rez-de-chaussée des casinos est occupée principalement par la salle des machines à sous. Mais attention, par salle, il ne faut pas comprendre une pièce de 15m², ni un salon de 100m², ni même un gymnase. La salle des machines à sous du Taj Mahal doit être grande comme deux terrains de foot, et compte un nombre incroyable de machines à sous. D'ordinaire, j'aurais essayé d'avoir une estimation du nombre de ces machines, mais là, j'en était simplement incapable. Des milliers, c'est tout ce que je peux dire. Dans un vacarne constant, des milliers de gens donc, assis devant leur bandit manchot pressent le même bouton inlassablement, l'air hagard, ne réagissant ni au bruitage qui annonce un gain, ni à l'absence de celui-ci. Bien sûr, la majeure partie de ces juke box acceptent les pièces, mais une grande partie des joueurs ont des cartes, au format carte de crédit qui leurs permettent de ne pas avoir à introduire de pièces entre deux pression sur le bouton qui lance la rotation des rouleaux, oubliant ainsi ce qu'ils ont dépensé. Parce que même à 25 cents la partie, ça part très, très vite.

Le poker

Ici, tous les types de poker se jouent, à une dizaine par table, pour une mise d'entrée minimum de 70 dollars, et pas vraiment de maximum. L'ambiance est tendue, mais pas du tout enfumée, dans la mesure où il est interdit de fumer dans la salle de poker. Les serveuses sont habillées affreusement court, les japonais mangent des sushis sur le tapis vert, pendant qu'une voix faussement enjouée énumère les cases à cocher sur sa carte de Keno. Quatre mecs de Siemens ont joué. Et l'un d'entre eux à empoché les 500 dollars du vainqueur. Mais tous n'ont pas eu cette chance, et se sont fait proprement plumer : 180 dollars en dix minutes. Mauvaise soirée.

Et pendant ce temps là

... ne pouvant me résoudre à être venu dans cette ville sans jouer quelques dollars, je me laissai tenter par un bandit manchot, coloré et bruyant, coincé entre deux de ces congénères, avide de me voler mon argent. J'introduis donc un billet de cinq dollars dans la machine. A un quarter la partie, ça m'en fait 20. Le premier quarter est perdant, mais très excitant. Le deuxième est perdant aussi, mais moins excitant. Le troisième suit la tendance qui s'est déjà installée. Et puis le quatrième est gagnant, et pour 25 cents, je gagne 20 dollars. ! Beginner's luck ! Il me reste encore a peu près 24 dollars. Difficile de s'arrêter après un tel coup de chance. Malheureusement, je ne gagnai plus, et je décidai de m'arrêter quand il ne me resta plus que 12 dollars. Qu'importe, je suis bénéficiaire sur cette session, et ça doit faire de moi quelqu'un de rare dans cette ville démente.

Après avoir retrouvé les autres et mangé une mauvaise pizza avec ma première Budweiser, je me suis retrouvé sur la promenade du bord de l'Océan, un vent tiède dans le dos, les vagues dans les oreilles, presque au calme, même si en pleine lumière, et je me suis dit une fois plus qu'il fallait profiter de ces quelques mois aux US, et que j'avais de bons moments devant moi.

N.B. : le loi de l'état du New Jersey interdit normalement de prendre des photos dans un casino. Je ne l'ai pas su tout de suite, mais toutes ces photos sont volées, donc.

Sam.