One more farewell
Je me souviens du début de notre histoire. C'était il y a presque un an déjà. A ton arrivée chez moi, tu étais magnifique, et j'ai tout de suite été impressionné par ta silhouette, ta taille, ton allure. Et cette robe argentée ... Je n'ai pas eu besoin de te brancher, il a suffi de t'effleurer pour t'allumer. Tout s'est passé en un éclair … Après quelques semaines d'aventure, que dis-je, quelques jours, je savais comme une certitude que j'avais fait le bon choix. Nous allions bien nous entendre, toi et moi. Nous partagions une vision des choses, un objectif commun, une envie de voir et découvrir. Comment trouver meilleur compagnon de route ? Bien sûr, comme toujours, il a fallu un peu de temps pour trouver des automatismes, savoir ce qu'il m'était possible de faire et de ne pas faire, ce que j'étais en droit d'attendre, et bon, oui, il y a eu quelques ratés et quelques mises au point nécessaires. Parfois même, je n'étais plus en mesure d'obtenir la moindre réponse de ta part, à des moments où pourtant j'aurais bien eu besoin de toi.
Mais dans l'ensemble, depuis le début de mon séjour aux US, tu as été à mes côtés, fidèle en toute occasion. Tu m'as aidé à rendre inoubliable des moments, des situations que ma mémoire faillible aurait fini par trahir, alors que j'enviais la précision de la tienne. Grâce à toi, j'avais souvent l'impression, qu'il resterait quelque chose de tout ce que je vivais, de tout ce que nous vivions. Qu'il y aurait quelque part, une trace de notre passage dans ce pays. Je me souviens de nous deux au sommet de l'Empire State, aux chutes du Niagara ou à vélo sur le Golden Gate Bridge … Dans ces moments là, t'avoir avec moi m'était précieux.
J'ai peut-être même cru que cela durerait toujours, que je t'aurais toujours dans la poche. Quel naïf je faisais ! Je regrette amèrement que tout doive s'arrêter aujourd'hui … pour une connerie que j'ai faite… Je ne sais pas ce qui m'a pris, et s'il était possible de revenir en arrière, je ne la ferais pas. Mais les regrets n'y changent rien. Car aujourd'hui, je t'ai laissé tomber, et à la suite de cette chute, je sais que tu ne remarcheras plus jamais. Alors adieu, compagnon, mais sache que je me souviendrai de toi comme d'un excellent appareil photo.