Don't drink and drive, you may spill your beer !
Il faut reconnaître qu'après moins d'une semaine sur le sol américain,
je peux difficilement commencer à décrire cette supposément si décadente
société américaine. Donc je ne le ferai pas tout de suite, laissant encore
quelques jours à mon esprit sarcastique européen pour réfréner les violentes
poussées de facilité qui le prennent, chaque fois qu'il est témoin d'un évènement
s'inscrivant bien dans un de ces solides préjugés qui courent la Gaulle.
Il faut quand
même bien reconnaître que les Etats-Unis, c'est grand, et que comme il
y a de la place, et bien on a de grands jardins, des cours de tennis et
des lacs artificiels devant chaque entreprise et des places de parking pour
chaque membre du personnel, et du coup, on s'étale. Du coup c'est un
fait : la voiture est nécessaire. Mon hôtel est à quatre bâtiments de
mon hôtel, et la première
fois que j'ai fait le trajet à pied, ça m'a pris quarante minutes, et
je ne parle pas du centre ville de Princeton, loin de plusieurs miles.
En arrivant à l'agence de location, qui
est par ailleurs bien cachée dans le hall d'un Hôtel Sheraton, à 30 miles de Princeton, je
n'ai vu que de belles voitures sur le parking. Ca s'annonçait bien. Et
je me suis
retrouvé avec un joli petit bolide rouge, trois portes seulement, mais
un
aileron à l'arrière, pour faire bien (mais orienté si vicieusement, que
de nuit, il cache les feux des voitures et reflète les lampadaires
comme si c'étaient des phares, hum).
Bien sûr, la boîte est automatique ainsi que l'ouverture des portes, la
gestion des phares, des essuie-glaces et de la radio, etc. Je pourrais
encore conduire cette voiture amputé du pied gauche et de la main
droite, celle qui pioche invariablement dans le vide après chaque démarrage.
Quand je rentrerai en
France, et que j'aurai les réflexes contraires, c'est à dire appuyer
sur des
pédales sans se soucier d'autre chose que du trafic, ça risque d'être
plus
dangereux, mais dans ce sens là en tout cas, la transition était faite
en quelques minutes.
Oubliées, les notions de frein moteur, de ralenti, de passage de
vitesse à
l'oreille, de reprise en quatrième, d'embrayage délicat, de passage de
feu en
troisième, de démarrage en côte, etc. Plus que deux choses à savoir.
Plus vite, pousser à droite. Moins
vite, pousser à gauche.
Remarquez, cette extrême simplification est bien compensée par la
complexité de la signalisation américaine. Petit aperçu de la conduite dans et autour de Princeton :
Ici, on n'indique pas les villes, mais les points cardinaux et les numéros de route. Les (rares) panneaux sont au niveau voire après les intersections aidant ainsi le conducteur légèrement myope à pratiquer son habileté au demi-tour en trois manoeuvres.
Les feux sont souvent de l'autre côté du croisement, ce qui signifie qu'il faut s'arrêter environ dix mètres avant le feu ... dans 60 % des cas, au raz du feu le reste du temps (un jeu toujours intéressant à jouer la nuit). Il est autorisé de tourner à droite quand le feu est rouge, sauf quand le perturbant panneau "No turn on red" est suspendu sous le feu. A garder en tête quand on est piéton.
Les noms des rues sont suspendus sous les feux, mais il s'agit toujours de la rue transversale, jamais de celle sur laquelle on est.
Il est autorisé de doubler par la droite, sur les trois voies de la Route 1 (axe principal, liant New York à Philadelphie).
Ajouter à cela que je ne sais rien sur la priorité à droite ici, que les limitations de vitesse sont en miles et paraissent ridiculement basse (25 miles/heure sur des routes de campagne larges comme des autoroutes, 65 miles/heure sur des autoroutes larges comme des aéroports …), qu'il y a quand même des panneaux dont la signification m'échappe encore et que c'est la première fois que j'ai une voiture à utiliser au quotidien, et vous pouvez imaginer qu'il y a de quoi s'amuser.
Le petit supplément, c'est que l'agence
de location nous oblige à changer de voiture tous les mois ou toutes les
2000 miles à peu près, ce qui fait que j'aurai l'occasion d'essayer au
moins et au mois 5 autres voitures sur la durée de mon séjour, dont certaines (les
berlines en particulier) sont inenvisageables pour un étudiant français,
et surtout pas franchement nécessaires. Mais ça nous donne aussi la
liberté et la chance de circuler dans et en-dehors de l'état.
A venir, un post sur cette fantastique attraction qu'est la télévision
américaine, un sur mon cadre de travail, et une overview de Princeton.
Be good.
Sam