Superbowl XLI
Aujourd'hui, dimanche 4 février 2007, c'était le Superbowl, la grande messe sportive et publicitaire annuelle des USA. Cette année le Superbowl opposait les Colts d'Indianapolis aux Bears de Chicago (ce qui ne veut pas dire que des chasseurs venus de l'Indiana ont passé leurs soirées à se battre contre des ours de l'Illinois, ce sont les noms des équipes, soyons d'accord, mais il semble que personne ne se souvienne des équipes d'une année sur l'autre, donc vous pouvez soigneusement ne pas les retenir). Les médias ont passé les deux semaines précédant le match à couvrir chaque pas des joueurs et chaque rumeur dans un built up absolument inutile. Et aujourd'hui, jour de match, les happy few qui ont payé leur place 5000 dollars ont du être ravis de constater qu'il pleuvait des cordes sur le stade des Miami Dolphins, théâtre du match de l'année.
Le football américain, en gros, est un jeu de gagne terrain, ou chaque équipe à quatre tentatives pour avancer de dix yards, afin de pouvoir obtenir quatre autres tentatives pour avancer de dix yards, jusqu'à l'en-but adverse. Subtil. Dans une équipe, chaque joueur à sa spécialisation, de "celui qui va courir comme un dératé sur la deuxième mise en jeu si son équipe est en attaque et à moins de sept yards à couvrir", à "celui qui va dégager son camp à la remise en jeu", en passant par "celui qui va donner son corps pour défendre le premier coureur en attaque", "celui qui doit charger le running back adverse en défense" ou "celui qui prendra la place de quaterback si les trois autres qui sont meilleurs que lui se blessent". Du coup, une équipe de football américain, c'est quasiment cent joueurs pour trente mille livres de muscles et testostérone. Et chaque équipe change intégralement entre chaque tentative, qu'elle attaque ou qu'elle défende. En conséquence, un match de football américain est aussi haché qu'une conversation téléphonique le soir du nouvel an. Comme il s'agit de la plus grosse audience de l'année, CBS place une page de pub tous les arrêts de jeu, soit toutes les minutes de jeu en moyenne, et facture la seconde 85 000 dollars. Et à ce prix là, les publicitaires mettent le paquet, créant des spots pour l'occasion, et faisant des efforts inhabituels de créativité (non, je n'aime toujours pas la télévision), à l'image des pubs pour BudLight, dont une est en passe de devenir mythique, ou celles pour le site careerbuilder.com. Mais enfin, ça reste de la pub.
Aujourd'hui, c'était le 41ème Superbowl, écrit ici, pour une raison qui m'échappe, "Superbowl XLI", à ne surtout pas confondre avec "Superbowl Xtra Large Interest". Parce qu'il faut reconnaître qu'il y a des activités plus intéressantes qu'un match de football américain où l'enthousiasme et l'attention sont beaucoup plus stimulés, comme la pêche à la ligne ou l'observation d'un robinet qui goutte. Mais, soyons juste, il y a des activités plus ennuyantes, comme regarder un match de baseball (l'autre sport américain où il ne se passe rien) ou jouer à "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" avec un chien empaillé. Regarder un Superbowl sans l'aide de gallons de bière et d'une bande de potes, peut, according to the surgeon general, entraîner la mort par ennui, et on remarquera que personne ne s'y risque. Voilà qui est dit.
Sam, bored to death